Dyrhólaey: Falaises, macareux et arche de pierre dans le sud de l’Islande
Dans le sud de l’Islande, la mer et la terre s’unissent pour offrir certains des paysages les plus saisissants du pays. Cette région figure parmi les plus visitées d’Islande, et à juste titre. Elle regorge de cascades, de champs volcaniques, de longues plages de sable noir, de glaciers immenses, de sites historiques et d’une faune variée et abondante. Et dans certains endroits, tous ces éléments se mêlent pour créer des panoramas uniques.
Dyrhólaey en est un parfait exemple : un promontoire qui s’élève au-dessus de l’océan et où l’on peut observer de nombreux macareux. C’est un lieu que certains voyageurs négligent, mais qui mérite largement sa place sur votre itinéraire en van aménagé à travers ce magnifique pays nordique.
À retenir
- Dyrhólaey est un promontoire rocheux situé sur la côte sud de l’Islande
- Il offre de superbes panoramas sur la mer et les paysages environnants, comme la célèbre plage de Reynisfjara
- C’est l’un des meilleurs endroits en Islande pour observer les macareux
Qu’est-ce que Dyrhólaey?
Dyrhólaey, qui signifie « île colline-porte », est un promontoire spectaculaire situé sur la côte sud de l’Islande. Il est surtout connu pour son arche de pierre emblématique, ses falaises abruptes et sa faune dynamique. Tout en haut se trouve un phare important pour la navigation maritime dans l’Atlantique Nord. Les falaises atteignent jusqu’à 120 mètres de hauteur, offrant une vue panoramique à couper le souffle sur l’océan.
Face à vous, vous verrez l’arche de Dyrhólaey, une gigantesque formation rocheuse sculptée par des siècles de vagues puissantes et de vents violents. C’est sans conteste l’un des panoramas les plus emblématiques d’Islande. Les falaises, en plus d’être impressionnantes, sont également pleines de vie, surtout entre mai et août. Pendant l’été, les macareux moines viennent nicher sur les pentes herbeuses. On peut les observer déambulant maladroitement avec leur bec coloré ou plongeant dans la mer pour attraper du poisson. Mais ce ne sont pas les seuls oiseaux présents : fulmars et mouettes tridactyles y nichent aussi.
En contrebas, Reynisfjara s’étend vers l’est. C’est l’une des plages les plus iconiques et photographiées d’Islande. Elle représente parfaitement les plages noires d’origine volcanique que l’on trouve sur l’île. Reynisfjara est bordée de colonnes de basalte hexagonales, avec les impressionnants stacks de Reynisdrangar qui surgissent de l’océan. Ces formations sont non seulement spectaculaires, mais elles sont aussi liées à une légende locale : on raconte que ce sont des trolls pétrifiés par les rayons du soleil.
La plage de Reynisfjara est parfaite pour une promenade tranquille, en admirant toute cette beauté naturelle. Mais il faut rester vigilant : les marées et les vagues y sont particulièrement puissantes. Les fameuses « vagues scélérates » de Reynisfjara surgissent sans prévenir et peuvent être très dangereuses. Gardez toujours une distance de sécurité avec le rivage.
Où se trouve Dyrhólaey et comment s’y rendre ?
Comme mentionné précédemment, Dyrhólaey se situe sur la côte sud de l’Islande, à environ 174 kilomètres (108 miles) au sud-est de Reykjavík. La ville la plus proche est Vík í Mýrdal, l’un des principaux centres urbains du sud de l’Islande.
Si vous partez de la capitale, l’itinéraire est très simple à suivre. Commencez par emprunter la célèbre Route Circulaire, officiellement appelée Route 1 (Hringvegur en islandais), en direction de l’est, en passant par Hveragerði, Selfoss et Hella. Après 170 kilomètres soit 105 miles, juste après le panneau indiquant le village de Skeiðflöt, vous verrez un panneau sur la droite indiquant Dyrhólaey et la Route 218. Cette route étroite est en grande partie goudronnée, mais devient une piste de gravier vers la fin. Elle se divise en deux parkings gratuits : un en contrebas près des falaises, idéal pour admirer Reynisfjara et l’arche, et un autre en hauteur près du phare, avec une vue panoramique à 360 degrés.
L’accès au parking supérieur implique une montée raide : roulez prudemment, surtout avec un van deux roues motrices, et évitez d’y monter lorsqu’il pleut ou que le vent souffle fort. Pendant la saison de nidification des macareux, de mai à la mi-juin, l’accès peut être restreint entre 18 h et 9 h pour protéger la faune. Prévoyez votre visite en conséquence.
Où dormir à Dyrhólaey et dans les environs
Il n’y a pas de camping ni d’endroit où passer la nuit avec votre van à Dyrhólaey. Heureusement, plusieurs options se trouvent à proximité, accessibles en voiture. Gardez bien en tête que le camping sauvage est interdit en Islande : vous ne pouvez pas vous garer n’importe où et dormir dans votre véhicule. Voici six excellentes alternatives.
Camping de Vík
Distance : 18 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, douches, électricité, aire de jeux Période d’ouverture : de mai à octobre
Vík í Mýrdal est l’une des principales villes du sud de l’Islande et bonne nouvelle, elle possède son propre camping situé à seulement quelques minutes de Dyrhólaey. L’endroit dispose de tout le nécessaire pour une nuit en van. Le centre-ville est aussi tout proche, avec une supérette, des restaurants, et un accès facile à la plage de Reynisfjara. Vík est une excellente base pour explorer la côte sud.
Camping de Skógar
Distance : 25 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, douches, électricité, pelouse pour camper, restaurant Période d’ouverture : toute l’année
Ce camping se trouve juste à côté de la majestueuse cascade de Skógafoss et allie commodités essentielles et paysages spectaculaires. Vous pouvez y camper toute l’année en tente, en van ou en caravane. Aucune réservation n’est nécessaire.
Camping de Þakgil
Distance : 36 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, eau froide, foyers, espace repas dans une grotte Période d’ouverture : de juin à septembre
Þakgil est un lieu brut et sauvage, comme seul l’Islande peut en offrir. Cette vallée reculée est entourée de falaises couvertes de mousse et de collines verdoyantes, avec son propre terrain de camping. La route d’accès est difficile et nécessite un van 4 roues motrices, mais l’expérience vaut largement l’effort. Des sentiers mènent à des cascades et des canyons. Ne vous attendez pas à du luxe, mais vous trouverez l’essentiel.
This place is as raw and wild as Iceland can get. Þakgil is a remote valley surrounded by cliffs covered in moss and green hills. And it has its own camping ground. The rough access road requires a 4x4 campervan, but the reward is a fantastic experience in a unique setting with hiking trails to waterfalls and canyons. Don’t expect too many luxuries in the campsite, but you’ll have the basics.
Volcano Huts Þórsmörk
Distance : 80 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, douches chaudes, électricité, restaurant, bar Période d’ouverture : toute l’année
Situé dans la magnifique vallée de Þórsmörk, ce site est un véritable paradis pour les amoureux de la nature, entouré de glaciers et de sentiers de randonnée. L’accès se fait par des routes F, ce qui signifie qu’un van 4 roues motrices est indispensable, surtout hors été. Plusieurs types d’hébergement sont proposés : camping en tente ou van, refuges de montagne, chambres privées, cottages et tentes de glamping.
Básar Camping Ground
Distance : 81 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, douches chaudes, cabanes Période d’ouverture : juin à septembre
Également situé dans la vallée de Þórsmörk, Básar offre une expérience de camping plus simple, avec des installations de base dans un décor naturel spectaculaire. Parfait pour les randonneurs, il est proche de sentiers menant à des glaciers et paysages volcaniques. L’accès nécessite un van 4 roues motrices à cause des routes accidentées. C’est une option plus économique que son voisin, idéale pour ceux qui privilégient la nature aux services.
Hvolsvöllur
Distance : 72 kilomètres de Dyrhólaey Équipements : toilettes, douches, électricité, Wi-Fi, aire de jeux pour enfants, piscine Période d’ouverture : mai à novembre
Ce camping moderne proche de la Route circulaire, juste à l’extérieur de la ville de Hvolsvöllur, est une base pratique pour explorer la région. Sa proximité avec les commerces et restaurants en fait un bon choix pour les voyageurs en van.
La plupart des campings n’exigent pas de réservation, mais en haute saison (juillet et août), il est conseillé de réserver via l’application Parka. La Iceland Camping Card, valable à Vík et Hvolsvöllur, est un bon investissement si vous prévoyez de camper à plusieurs endroits.
La météo à Dyrhólaey
S’il y a bien une chose à savoir sur le climat islandais, c’est qu’il est imprévisible et change très rapidement. Le sud du pays est moins froid que le nord ou les Hautes Terres centrales, mais il est plus venteux et plus humide. L’emplacement côtier de Dyrhólaey ajoute encore plus de variabilité.
Printemps (avril et mai)
Préparez-vous à des températures comprises entre 0 et 5°C, avec de fréquentes averses, du crachin et des vents modérés à forts. C’est le début de la saison de nidification des macareux, donc certaines zones peuvent être fermées. Les journées rallongent chaque semaine, offrant plus de temps pour explorer. En revanche, les conditions sont souvent humides et les sentiers peuvent être boueux. Pensez à emporter des couches supplémentaires pour faire face aux coups de froid soudains.
Été (juin à août)
La saison la plus chaude, avec des températures allant jusqu’à 10 à 15°C. Fin juin, le soleil ne se couche presque plus. Il pleut toujours régulièrement, mais les averses alternent souvent avec de belles éclaircies. C’est la période la plus touristique, donc il est important de réserver à l’avance ou d’arriver tôt dans les campings pour être sûr d’avoir une place.
Automne (septembre et octobre)
Les températures varient de 2 à 8°C, les journées raccourcissent et les couleurs automnales apparaissent peu à peu dans le paysage. Les tempêtes sont fréquentes, tout comme les vents violents, et les premières neiges peuvent arriver vers la fin de la saison.
Hiver (novembre à mars)
Une saison rude et froide, avec des températures allant de -5 à 2°C et seulement 3 à 5 heures de lumière par jour. Les conditions de circulation peuvent être particulièrement difficiles, car la glace et la neige rendent souvent les routes glissantes voire impraticables. D’ailleurs, de nombreuses routes ferment pendant cette période, notamment les routes F. Il devient presque indispensable de conduire un véhicule 4x4, et la plupart des campings sont également fermés.
Que porter à Dyrhólaey
Comme nous venons de le voir, la météo à Dyrhólaey peut être un peu difficile à gérer, mais rien d’insurmontable si vous êtes bien préparé.
- Veste et pantalon imperméables : indispensables pour se protéger de la pluie et des embruns, surtout près des falaises.
- Couches isolantes et coupe-vent : la meilleure façon de gérer les changements de température est de superposer les couches. Commencez par un sous-vêtement thermique, ajoutez une couche intermédiaire en polaire ou en laine, puis terminez par une veste imperméable.
- Chaussures de randonnée robustes : étanches, avec une bonne adhérence pour marcher sur les sentiers rocheux et glissants.
- Bonnet et gants : même en été, les températures peuvent chuter soudainement, et les nuits sont souvent fraîches. En hiver, ces accessoires sont absolument essentiels.
- Lunettes de soleil et crème solaire : les journées d’été très lumineuses et la réverbération de la neige en hiver peuvent abîmer les yeux et la peau.
- Vêtements à séchage rapide : parfaits pour les superpositions et pour rester à l’aise même en conditions humides.
Gardez toujours du matériel de rechange dans votre van pour pouvoir vous changer rapidement. Avoir une paire de chaussures confortables supplémentaires est aussi une bonne idée pour le trajet de retour au camping si vos chaussures de randonnée sont mouillées ou simplement pour la conduite.
Que voir et faire près de Dyrhólaey
La côte sud autour de Dyrhólaey regorge de merveilles naturelles. L’une des meilleures façons de découvrir Dyrhólaey est de créer un itinéraire dans la région et d’y inclure cette étape.
Vík í Mýrdal
Ce charmant village côtier est bien plus qu’un simple arrêt pratique. Il possède une magnifique plage de sable noir, proche de Reynisfjara, d’où l’on peut admirer les aiguilles de mer de Reynisdrangar. L’église Vikurkirkja, perchée sur une colline, offre une superbe vue panoramique. Profitez-en pour visiter des lieux locaux comme Smiðjan Brugghús pour déguster une bière artisanale, ou la boutique de laine pour des souvenirs islandais authentiques. C’est aussi un bon endroit pour faire le plein à la station-service.
Épave d’avion à Sólheimasandur
En 1973, un avion DC-3 de la marine américaine s’est écrasé à Sólheimasandur à cause d’un manque de carburant. Tous les membres de l’équipage ont survécu, mais l’appareil a été abandonné sur place. Depuis, il est devenu une destination de plus en plus populaire. Le contraste entre la carcasse blanche et le sable noir est saisissant. Il faut marcher un peu pour y accéder. Comptez environ 7 kilomètres aller-retour depuis le parking, soit 1 heure trente à deux heures pour faire l’excursion complète. Prévoyez de l’eau, portez de bonnes chaussures et évitez de grimper sur l’épave afin de la préserver pour les futurs visiteurs.
Þakgil
Cachée dans une vallée verdoyante, Þakgil ressemble à une escapade secrète loin des sites plus fréquentés de la côte sud. C’est une vallée étroite entourée de falaises couvertes de mousse qui la protègent des vents violents qui balayent souvent l’île. Ce qui frappe le plus, c’est le contraste de couleurs et de textures. De nombreux sentiers de randonnée traversent des canyons et mènent à différents points de vue, offrant des panoramas sur des déserts volcaniques noirs et des pentes verdoyantes. Ce site n’est accessible qu’en été.
Eldhraun, le champ de lave
Cette immense étendue de lave recouverte de mousse donne l’impression de visiter une autre planète. Elle s’est formée lors des éruptions catastrophiques du Laki entre 1783 et 1784, qui ont profondément transformé le sud de l’Islande. Ces éruptions ont même modifié le climat dans plusieurs régions du globe. Aujourd’hui, c’est un lieu paisible, traversé par un large réseau de sentiers de randonnée permettant de l’explorer en douceur. Il est essentiel de ne pas marcher sur la mousse, car les dégâts qu’on lui inflige peuvent mettre des décennies à se réparer.
Kvernufoss
Le sud de l’Islande regorge de cascades, certaines très connues comme Seljalandsfoss ou Skógafoss. Mais il existe aussi des chutes d’eau moins fréquentées qui valent tout autant le détour. Kvernufoss en fait partie. Cette cascade de 30 mètres se jette dans une gorge étroite, offrant un cadre sauvage et intime. Vous pouvez laisser votre van au parking du musée de Skógar, puis emprunter un sentier facile et court qui vous mènera directement jusqu’à la cascade.
Conseils pratiques
- Respectez les fermetures pour la saison des macareux: De mai à mi-juin, certaines zones de Dyrhólaey ferment entre 18 h et 9 h pour protéger les nids de macareux. Préférez des visites en journée pour circuler librement.
- Conduisez prudemment: La route de gravier menant au parking supérieur est raide et difficile pour les vans 2 roues motrices. En cas de pluie ou de vent fort, restez au parking inférieur pour éviter les glissades ou dommages.
- Camping: En été, de nombreux campings affichent complet rapidement. Il n’est pas toujours nécessaire de réserver à l’avance, mais c’est conseillé pour certains sites. Sinon, arrivez tôt.
- Protégez l’environnement: Restez sur les sentiers balisés pour préserver l’écosystème fragile de Dyrhólaey. N’effrayez pas les macareux et gardez vos distances.
- Prévoyez le plein: Les stations essence sont rares en dehors des villes. Planifiez votre itinéraire et localisez les stations en avance pour éviter les mauvaises surprises.
- Utilisez des cartes hors ligne: Le réseau mobile est parfois instable. Téléchargez des cartes à utiliser hors connexion ou emportez une carte papier traditionnelle.
Conclusion
Certains endroits en Islande donnent l’impression d’être vraiment connectés au pays. Dyrhólaey en fait partie. On y retrouve plusieurs des éléments que les voyageurs viennent chercher si loin au nord : des plages de sable noir, des panoramas spectaculaires, des paysages environnants à couper le souffle, des falaises impressionnantes et bien sûr, des macareux. C’est un lieu reculé, loin de l’agitation, mais assez bien relié si vous avez besoin de quoi que ce soit. Et il y a plusieurs excellents campings dans les environs pour y passer la nuit.